Christophe, le coordinateur du projet

Sollicité par l’équipe des fondateurs il y a quatre ans, Christophe, Général à la retraite, est présent sur les nombreux chantiers du projet pour assurer leur suivi et leur coordination. Aujourd’hui, alors que l’organisation s’est étoffée, il fait part de son expérience et de son engagement bénévole, sous la responsabilité du président du Fonds de dotation Saint-Julien. En tant que coordinateur du projet, comment définissez vous les enjeux du projet Saint-Julien ? Ce projet répond au besoin pressant de valoriser la culture de la rencontre et de la transmission si nécessaire aujourd’hui. Avec ses 7 pôles qui s'adresseront à des publics de tous âges, il met en jeu des compétences très variées et requiert tout au long de sa préparation une solide cohérence. La phase de préparation en elle-même a été dès le départ un défi majeur aux multiples enjeux : acquisition d’un patrimoine immobilier, établissement d’une stratégie financière et commerciale, campagne de communication et de recherche de fonds, maîtrise d’ouvrage, sollicitation de compétences, implication de bénévoles et de professionnels, élaboration de dossiers et de statuts… et j’en passe, qui sont autant de domaines à maîtriser l’un après l’autre ou simultanément ! Quelle est votre mission au sein de ce projet ? J’apporte ma contribution à la conduite de ce projet afin qu’elle soit méthodique et ordonnée.  Après avoir défini l’horizon et les objectifs, il convient de maintenir une dynamique sur plusieurs années, en adaptant et renforçant l’organisation par étapes et en formalisant les décisions, petites ou grandes. Je travaille à cela au sein d’une équipe qui dispose de compétences techniques incontournables, et qui travaille avec responsabilité, énergie et en confiance. Dans ce projet, chacun apporte sa pierre à l’édifice, avec son expérience et sa disponibilité. Chacun est un rouage dans un ensemble le plus harmonieux et efficace possible pour réussir ce projet dont le but, encore une fois, est de servir la collectivité dont les besoins comme partout sont pressants : isolement, fragilisation des personnes, fragmentation, recherche de soutien éducatif, quête de sens et d’engagement. Aviez-vous imaginé au départ dans quelle aventure vous vous lanciez ? Par définition, une aventure c’est l’inconnu ! Or Saint-Julien est au contraire un projet réfléchi aux importants enjeux en termes de coût, de liberté d’action et de compétences sollicitées qu’elles soient bénévoles ou non. Ici, nous évaluons les risques avant de les prendre. Il y a bien sûr l’aventure humaine, les hasards et les rencontres providentielles, les personnes de qualité et les opportunités qui se présentent les unes après les autres. En somme, c’est une entreprise où l’on étudie avec sérieux, où l’on met en œuvre avec continuité, et où l’on s’ouvre en permanence sur l’extérieur en accueillant ce qui est propice. C’est cela qui construit le succès. Est-ce différent de ce que vous avez connu dans l’armée où vous avez servi ? J’ai servi dans une institution d’autant plus structurée qu’elle a à faire face aux imprévus et aux circonstances exceptionnelles. Pour cela, on a des habitudes de travail et des principes d’organisation. C’est aussi un ensemble humain où les relations sont structurées et claires, donc confiantes. On y a également une certaine expérience de la réforme permanente et du turn over des personnes, ce qui apporte richesse et dynamisme. Si les conditions n’ont pas grand-chose à voir avec ce qui nous intéresse ici, il y a au fond une disposition commune pour les besoins de structuration et pour les relations humaines. Quelle est la plus belle anecdote que vous retenez de toutes ces années d’engagement ? Plus qu’une anecdote, ce projet pour moi est une heureuse succession de faits, d’évènements, de rencontres inédites ou providentielles de personnes généreuses et de découvertes d’une édifiante histoire locale : on construit le Saint-Julien du futur dans la belle trame de son passé d’accueil et d’hospitalité. Quels sont vos souhaits pour Saint-Julien à terme ? D’une part, que ce lieu de vie ne soit pas la juxtaposition de pôles, mais bien le lieu ouvert et organisé de leurs apports réciproques. C’est cela la dynamique du projet, qui lie l’enthousiasme des jeunes et l’expérience des anciens. D’autre part, en se projetant vers l’avant, que cet espace soit toujours une réponse authentique au besoin de sécurité, de fraternité et d’ouverture, qui privilégie toutes les dimensions de la personne.