Marie-Thérèse

Jusqu'à l'ouverture de l'Espace Saint-Julien, nous vous présentons chaque mois un acteur du projet intergénérationnel au travers du regard et de la plume d'Amélie Pelletier.  Marie-Thérèse Rivière a 80 ans, passionnée de généalogie elle porte bien son nom. Ses histoires sont comme des écluses le long de sa Rivière. Native de La Sarthe, c’est la poliomyélite dont est atteint son frère, hospitalisé à Rennes, qui l’a conduit à intégrer l’Ecole d’Infirmières de Laval en 1958. « Tu es jeune, tu as la vie devant toi, une nouvelle ville sera une bouffée d’air frais », lui avait dit sa mère. Lors de sa formation, elle réalise ses stages à Saint-Julien qui regroupe alors le gros de l’activité hospitalière : maternité, pédiatrie, chirurgie et médecine générale. Jeune diplômée, dans le contexte des Trente Glorieuses, elle est parmi les premières infirmières laïques diplômées d’Etat à travailler à l’hôpital Saint-Julien. 60 ans plus tard, après une vie libre, ancrée dans la foi, au service des malades et des personnes âgées, Marie-Thérèse découvre le projet de réhabilitation de Saint-Julien au détour d’un article de presse. Aussitôt, elle part en quête d’information et apporte régulièrement son témoignage contribuant à préserver la mémoire de ce lieu historique. Aujourd’hui, elle est sur la liste des premiers inscrits qui souhaitent intégrer cet espace intergénérationnel. Pas d’âge pour les projets, bien au contraire. Une jolie façon pour elle de boucler la boucle. Parmi les valeurs portées au sein du projet, c’est avant tout l’aspect spirituel qui répond aux siennes. Se sentir entourée, accompagnée est essentiel pour cette octogénaire dont la foi est un pilier de sa vie. Ce qu’elle n’oubliera pas d’emporter avec elle à Saint-Julien ? Sa croix de postulante et celles du chapelet des Sœurs Hospitalières, sans oublier les photos de sa famille, les enfants de son frère et ses neveux de cœur.
Texte et photos : © Amélie Pelletier